
Hermann Huppen:
Herman Huppen est né le 17 juillet 1938 aBévercé, un petit village belge de la région des Fagnes, dans les Ardennes, entre la frontiere allemande et la ville de Liege.
Une enfance en guerre, une adolescence marquée par le souci de s’en sortir tres vite tout seul et d’apprendre un métier: ébéniste. Apres son apprentissage, il travaille quinze jours dans une ébénisterie avant d’aller chez un architecte. Il suivra des cours du soir de dessins en architecture et en décoration al’Académie des Beaux-Arts de St Gilles.
A 18 ans , il s’envole avec toute la famille pour le Canada, car sa sœur s’y était installée. Hermann se rend rapidement compte qu’il n’est pas fait pour vivre au Canada. Il va se spécialiser en architecture, et en aménagement de restaurant. Puis, quatre ans plus tard il décide de rentrer aBruxelles.
Mais le jeune Huppen, bien qu’il ait suivi des cours de dessin al’Académie des Beaux-Arts, ne se destine pas encore ala bande dessinée. Étonnamment, c’est son mariage, en 1964 avec Adeline, qui le rapproche de la bd, car son beau-frere Philippe Vandooren, futur directeur éditorial de Dupuis, dirige alors une revue scoute alaquelle Hermann livre sa premiere histoire.
Remarqué par Greg, le jeune Hermann, est engagé tout d’abord, pour un essai de six mois, dans le studio du maître. Hermann travaille des lors ami-temps pour un architecte, et dessine l’apres-midi.
Il réalise principalement des “Histoires de l’oncle Paul”;
Greg écrit pour Hermann, apartir de 1966, la série qui établit d’emblée son talent incontestable dans la veine réaliste, Bernard Prince.
Hermann va poursuivre encore la réalisation de quelques “histoires vraies”;
Apres un détour par Jugurtha (Histoire d’un prince Numide, combattant contre l’envahisseur romain) dont il dessine les deux premiers albums, Hermann entreprend une nouvelle série avec Greg, la tres „western” Comanche dont la publication commence en décembre 1969.
En 1977, Hermann ressent l’envie de créer ses propres histoires. Il a toutes les cartes en main pour lancer et réussir sa premiere série solo, Jérémiah. Elle est publiée par un éditeur Allemand : “Koralle”;. Il abandonne Bernard Prince qui est repris par Dany.
De 1980 a1983, il illustre “Nic”;, une série publiée dans Spirou et scénarisée par Morphée (alias Vandooren).
En 1982, il réalise “La Cage”; et la meme année, il abandonne la série Comanche qui est reprise plus tard par Rouge.
En 1984 Il s’écarte momentanément les themes post-atomiques de Jérémiah pour créer „Les Tours de Bois-Maury”, une fresque médiévale où son réalisme appliqué aune époque révolue fait merveille.
Exigeant, curieux, bosseur, Hermann ne s’accorde aucune facilité. Enclin aplacer la barre toujours plus haut, il signe en 1991 son premier „one shot” : “Missié Vandisandi”;, qui est suivi en 1995 par le cri de révolte “Sarajevo-Tango”;, un album réalisé en couleurs directes dont la teneur historique et sociale lui vaut de recevoir le Prix Oesterheld, du nom de ce célebre scénariste argentin tragiquement „disparu” en 1977.
En 1997, avec “Caatinga”;, le crayon d’Hermann se range une nouvelle fois du côté des victimes d’un certain ordre social, celui qui sévissait dans le Nord-Est brésilien des années trente.
En 1999, Hermann se replongera dans le western, le temps d’une BD, avec “On a tué Wild Bill”;. Il en profite pour montrer comment il perçoit le monde impitoyable des pionniers du nouveau monde.
En 2000, avec la complicité de Van Hamme, il réalise “Lune de Guerre”;, une œuvre qui dépeint l’absurdité et la betise humaine. Puis, avec son fils, il dessine “Liens de sang”; qui est une bd traditionnelle aux polars noirs, bien que dans cette album on note une machination démoniaque, remplie d’ambiguité et de fausses pistes et un soupçon de surnaturel.
Bien qu’Hermann ait une carriere déjabien remplie, il ne cesse d’explorer de nouvelles voies, d’utiliser des techniques novatrices afin d’arriver aexprimer ses idées les plus profondes.
Voyages importants :
Ile de la Réunion, Turquie, Seychelles, Rio de Janeiro, Portugal, Norvege, Italie, Sicile, Roumanie, Tchéquie.
Cinéma :
Liste irréalisable, néanmoins : “Les Sept Samourais”; de Kurosawa qui a déclenché sa passion pour le 7eme Art et un film majeur, “Brazil”; de Terry Gilliam.
Expos :
Bruxelles, Hollande, Allemagne, Sarajevo, Angouleme, Lucca, Copenhague, Rijeka (Croatie), Val d’Aoste, Amadora (Lisbonne)
Evénement important :
La guerre en Bosnie qui a entraîné sa désillusion vis-à-vis du monde politique:
Prix :
1970 : Prix Phœnix, pour Bernard Prince.
1973 : Foire du Livre Bruxelles – Meilleur dessinateur réaliste. 1980 : Foire du Livre Bruxelles – Meilleur scénariste.
1982 : Bruxelles, Crayon d’or pour “Afromerica.”;
1984 : Aix-en-Provence, pour “l’ensemble de son œuvre.”;
1987 : Sierre – Maîtrise d’honneur. Paris, Chambre des experts – Meilleur travail de l’année.
1989 : Colmar pour Bois-Maury. Sollies-Ville – Meilleur graphisme.
1992 : Lys-lez-Lannoy – Meilleur dessinateur. Vienne (Autriche) – Meilleur dessinateur. Gijon – Meilleur récit, meilleur dessin.
1993 : Chambre belge des experts BD – Meilleur dessin.
1994 : Sobreda (Portugal) – Hommage ason travail.
1995 : Durbuy – Grand Prix pour “Sarajevo Tango.”;
1996 : Plan-de-Cuques – Pour l’ensemble de son œuvre. Rome – Prix Oesterheld pour “Sarajevo Tango”; pour son caractere humaniste.
1997 : Sollies-Ville – Grand Prix pour “Caatinga.”;