Răspunde la: Jean Giraud/GIR/MOEBIUS 1938-2012

#5373
_Maxim
Participant

TELERAMA:
Moebius, disparition d’un monument de la BD

Personne n’imaginait que cela irait si vite…En le rencontrant il y a un an et demi, quelques semaines avant sa grande exposition à la Fondation Cartier, nous avions découvert un homme gai, pétillant et débordant de projets, vivant démenti aux rumeurs qui couraient sur son état de santé. Certes Jean Giraud parlait de son cancer, mais comme s’il s’agissait d’une vieille connaissance, d’un « maître » avec lequel on pouvait composer… À 72 ans, le dessinateur nous avait bluffé par son énergie, sa disponibilité et son extraordinaire rapidité d’exécution…

Triste nouvelle donc, qui touche autant les générations de lecteurs qui attendaient dans Pilote, les aventures du Lieutenant Blueberry, que les inconditionnels de Métal Hurlant. Révolutionnaire, ébouriffant, délibérément tourné vers la science-fiction, ce magazine qu’il fonde en 1975 avec Jean-Pierre Dionnet et Philippe Druillet a durablement marqué l’histoire de la BD mondiale. Sous le pseudo de Moebius, Jean Giraud y signe quelques « monuments » (Arzach, Le Garage Hermétique) et devient en peu de temps une référence mondiale en matière de création graphique. Ce n’est pas pur hasard si nombre de grands noms du cinéma, de l’animation, du manga et des jeux vidéo (James Cameron, Hayao Miyazaki, Georges Lucas, Ridley Scott, Go Nagai, Luc Besson…) lui ont rendu publiquement hommage ou fait appel à ses services comme pigiste de luxe sur leurs super productions. Architectures verticales, vaisseaux rouillés, déserts magnétiques, créatures en tout genre, chutes vertigineuses, ambiances poisseuses où la sueur se mêle au high-tech: l’imaginaire moebiusien a littéralement façonné, bordé, « modélisé » la SF des trente dernières années. Que seraient Tron, Le Cinquième Elément, Alien, Blade Runner, Willow ou Abyss sans la « Moeb’ touch » ?

Souvent imité, mais rarement égalé, l’univers moebiusien reposait sur une maîtrise technique parfaite : un trait simple comme un coup de sabre japonais mais aussi essentiel qu’un haïku. S’il a contribué à faire entrer la BD dans l’âge adulte, Jean Giraud est surtout parvenu à la hisser au rang des beaux-arts, à la faire reconnaître comme un nouvel avatar, une forme hybride mais légitime du dessin. On gardera de lui l’image d’un esprit brillant, libre qui ne s’embarrassait pas avec le prêt-à-penser et les pudibonderies de notre époque. Il aimait mettre les pieds dans le plat et lâcher des gros mots devant les beaux esprits et les assistances trop révérencieuses, avec le sourire malicieux d’un gamin surpris en train de chiper des bonbons. Certains le trouvaient hautain; pourtant Jean Giraud se sentait bien au milieu des gens, presque trop. L’homme acceptait toutes les dédicaces et aimait discuter avec ses fans, sans tenir compte des horaires, ni de l’âge ou du statut de ses interlocuteurs.

Unii il credeau arogant; totusi Jean Giraud se simtea bine in mijlocul oamenilor, poate prea mult. Omul accepta toate dedicatiile si-i placea sa discute cu fanii, fara sa tina cont de orare, nici de varsta sau de statutul interlocutorilor

Peut-être parce que sa notoriété ne lui a jamais fait oublier son enfance modeste et populaire dans le pavillon de ses grands parents à Fontenay-sous-Bois. Avec lui, c’est un phare, un repère et un bout de notre jeunesse aussi, qui foutent le camp. Jean, vous allez nous manquer…

Poate pentru ca notorietatea sa nu l-a facut niciodata sa uite copilaria modesta si populara din casa bunicilor din Fontenay-sous-Bois. Cu el, un far, un reper si o parte din tineretea noastra de asemenea se duc. Jean, ne vei lipsi…
Stéphane Jarno
Le 10 mars 2012 – Mis à jour le 10 mars 2012 à 18h12

Depun marturie pentru gentiletea, simplitatea lui si atentia pe care o acorda „colegilor” lui…


25 mai 1994 la expozita de la Conventia Europeana SF de la Timisoara
Foto: Dragos Vasilescu si Marian Mirescu