ECCEVA ce tebuie sa fie in permanenta in vizorul nostru.
Traducerea o voi atasa mai tirziu dar pentru camarazii francofili din epoca de aur a manifestelor………..
ATENTIE, aceasta este o solutie sulfurica foarte concentrata din produsul manifestului revolutionar Kinoks datind din 1923. A se manipula cu multa precautie!
„Je suis un œil. Un œil mécanique. Moi, c’est-à-dire la machine, je suis la machine qui vous montre le monde comme elle seule peut le voir.
Désormais je serai libéré de l’immobilité humaine. Je suis en perpétuel en mouvement. Je m’approche des choses, je m’en éloigne. Je me glisse sous elles, j’entre en elles.
……
Voilà ce que je suis, une machine tournant avec des manœuvres chaotiques, enregistrant les mouvements les uns derrière les autres les assemblant en fatras.
Libérée des frontières du temps et de l’espace, j’organise comme je le souhaite chaque point de l’univers. Ma voie, est celle d’une nouvelle conception du monde. Je vous fais découvrir le monde que vous ne connaissez pas.
…..
Nous pensons que l’art du cinéma de demain doit être le reflet du cinéma d’aujourd’hui. Pour que l’art du cinéma survive, la ” cinématographie ” doit disparaître. Nous voulons accélérer cette fin. Nous sommes opposés à ceux que beaucoup appèle le cinéma de ” synthèse „, mélangeant les différents arts.
Même si les couleurs sont choisies avec soin, le mélange de couleurs affreuses donnera une couleur affreuse, on ne peut obtenir le blanc. La véritable union des différents arts ne pourra se faire que quand ceux-ci auront atteint leur apogée.
Nous nettoyons notre cinéma de tout ce qu’y s ’y est insinué, littérature et théâtre, nous lui cherchons un rythme propre, un rythme qui n’ait pas été chapardé ailleurs et que nous trouvons dans le mouvement des choses.
Vous — cinématographistes :
metteurs en scène sans travail et acteurs sans travail,
ciné-opérateurs désemparés
auteurs de scénarios dispersés par le monde
vous — public patient des ciné-théâtres, supportant avec l’endurance d’un mulet le fardeau des prétendues émotions
vous — propriétaires impatients des cinémas non consumés, qui avalez, avec avidité les restes de la table allemande, et plus rarement de l’américaine —
vous attendez,
épuises par les souvenirs vous soupirez rêveusement VERS LA LUNE d’une nouvelle mise en scène en six actes…
(les personnes nerveuses sont priées de fermer les yeux)
vous attendez ce qui ne sera pas
et ce qu’il ne faut pas attendre.
Je vous préviens amicalement :
NE VOUS CACHEZ PAS LA TÈTE COMME
des autruches, levez les veux
REGARDEZ AUTOUR DE VOUS
VOILA !
Dziga Vertov